Hampi on the Rocks
Végétation
Il n’y a pas encore si longtemps (100 ans ?), les collines et vallées des Yaminis Hills étaient largement boisées. Un autre micro climat régnait, plus humide. C’était alors une véritable jungle ; peut être la même que celle du Jungle’s book de Rudyard Kipling. Par extension, en Inde, on appelle jungle tout ce qui n’est pas cultivé ou habité par l’homme : forets, steppes, marécages ou collines. Jungle est synonyme de sauvage.
Par endroits dans le paysage et avec du recul, on peut remarquer une différence de teinte plus claire sur le rocher, en bordure de relief. Pendant des siècles, la végétation avait caché les rochers des rayons du soleil. A l’ombre, le rocher n’a pas reçu son teint hâlé, de couleur ocre; il est resté blanchâtre. Cette marque se distingue encore de nos jours et rend compte de la présence passée de la végétation.
Aujourd’hui, la majorité de ce territoire est occupée d’une flore épineuse (acacias, cactus, diverses ronces) de plantes grimpantes, d’arbustes divers (?) et de restes de banians dont les racines plongent dans les entrailles du rocher à travers les fissures et dont les branches sont coupées au fur et à mesure qu’elles poussent.
Ce petit bois est un véritable commerce et est vendu comme bois de cuisson. Depuis 2002 et seulement dans les limites historiques de Vijayanagar, la coupe de bois y est absolument et strictement interdite, la cuisine au gaz est de norme. La coupe de bois continue néanmoins et à moindre échelle, mais le résultat positif est déjà visible dans les collines proches de Hampi.
Jusqu’au début du XX°, le tigre régnait toujours dans ce décor. Des photos d’époque montrent des chasseurs d’antan, issues de riches familles, en costume de chasse, un pied sur le tigre abattu et le fusil dans la main. En 1991, ces mêmes familles décidèrent que ce temps était révolu et qu’il fallait au contraire protéger la faune restante. Ils créèrent le Deva Raya Wild Life Sanctuary. En achetant des bandes de terre autour de ces soi-disant reserved forest et en les faisant garder, le sanctuaire interdit ainsi l’entrée dans certaines zones de ces reserved forest à tout chasseur, coupeur de bois ou tailleur de pierre. Le résultat est impressionnant! En 20 ans, la végétation a repris ses pleins droits. Une véritable forêt occupe maintenant les zones concernées et les animaux réinvestissent les lieux. En ce reverdissant, ces quelques zones intensifient le caractère sauvage et mystérieux des collines.
Faune sauvage
Aujourd’hui et malgré le déboisement, la région abrite encore une faune sauvage importante. Des collines à la rivière en passant par les champs, on peut y rencontrer:
des singes (macaques et langurs) en grand nombre, beaucoup de léopards (nocturnes), des ours lippu (nocturnes), quelques hyènes, quelques hordes de chiens sauvages, quelques rares loups gris indiens, de rares sambhars (cerf local), des porcs-épics, des mangoustes, des sangliers, des lièvres, de nombreux écureuils, divers rats, des lézards monitor (en extinction), plusieurs sortes de lézards, des geckos, des caméléons, des scorpions (petits rouges et grands noirs), différentes tortues, des pythons, des cobras, des vipères Russel, des bongares, des couleuvres (rat snakes), énormément de chauve-souris et quelques chauve-souris géantes (logeant dans les galeries des collines), des crocodiles, des loutres, d’énormes poissons chats (remplis d’arrêtes), beaucoup de grenouilles (rizières), des aigles, des vautours, les inévitables corbeaux, de majestueux paons, les très beaux martins pêcheurs (king fisher et black and white), des colibris, des aigrettes, des hérons, des grues, des cormorans, des ibis, des hiboux, des grands ducs...Il y aurait autour de 200 espèces d’oiseaux résidents et passagers !
J’ai toujours fait confiance à l’instinct des animaux pour ne pas s’intéresser à nous et même pour nous éviter. La plupart d’entre eux s’enfuient à notre approche. Avec un peu de patience, de silence et de chance on arrive à les croiser dans leur écosystème.
Chez eux, nous sommes les étrangers ; il faut respecter leur droit à se méfier de nous. Surtout, il vaut mieux éviter toute rencontre avec une femelle et ses petits !!! Pour la sécurité, ne vous promenez pas seul, n’allez pas fouiller dans les galeries internes des collines et revenez avant le coucher du soleil.
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